Atma-Darshan
Sri Atmananda (Krishna Menon)
___________________
Texte commenté par
Swami Atmananda Udasin
Atma-Darshan
Sri Atmananda (Krishna Menon)
___________________
Texte commenté par
Swami Atmananda Udasin
1. Advaita
1.1. Les jīvas, comme autant de vagues sur l’océan, apparaissent, se dressent, s’effondrent, se combattent et meurent.
1.2. Les vagues s’écrasent sur le rivage, puis se retirent, fatiguées, épuisées, et cherchent le repos et la paix. Pareillement, les jīvas recherchent le Suprême de différentes manières.
1.3. Naissance, vie et mort des vagues se déroulent dans l’océan lui-même. Pour les jīvas, ceci a lieu dans le Seigneur.
1.4. Les vagues ne sont que de l’eau, la mer aussi. De même, le jīva et le Seigneur ne sont pas autre chose que sat, cit et ānanda.
1.5. Quand les vagues comprennent que la mer est leur support commun, le combat cesse.
1.6. Ceci n’apporte pas grand-chose ; ce n’est pas le mot de la fin. Il reste encore du travail pour éliminer tout sens de la séparation.
1.7. Quand on voit l’eau, les vagues et la mer disparaissent. Ce qui semble deux est alors vu comme un.
1.8. L’eau peut être atteinte directement à partir de la vague : c’est la voie directe. Si l’on emprunte le chemin qui passe par la mer, il faudra beaucoup plus de temps.
2. La quête de la course du monde — vaine et futile
2.1. Il est vain de s’interroger sur le quand, le où et le pourquoi de l’origine de ce monde, car toutes ces données font partie du monde ; Elles forment elles-mêmes des parties du monde.
2.2. Ce questionnement cherche une explication de la totalité à partir de ses parties. Cette question n’est pas logique.
2.3. Se demander qui surimpose sur soi-même la capacité d’agir n’est pas une bonne question non plus. L’acte même de surimposer suppose a priori un agissant. Cette question est donc illogique.
3. Le mental et le pur Satva
3.1. La conscience tournée au-dehors vers les objets est le mental. Ce qui se tourne vers le Soi est le pur Satva.
3.2. Voici le point de vue du sage : avidya est la production du mental, et vidyā, celle de Satva. Seul vidyā permet la libération.
3.3. Le chemin d’avidya conduit à l’esclavage. Aussi, le chercheur doit emprunter la voie de vidyā s’il veut la libération.
3.4. Pour atteindre la paix éternelle, une lutte soutenue est indispensable jusqu’à l’illumination.
4. Les différents degrés de l’illumination
4.1. Celui dont le mental est fasciné par la beauté d’une statue sculptée dans un bloc de pierre oublie jusqu’au fait que la pierre est son support.
4.2. Quand il s’extrait de cette fascination et regarde la statue, il voit la pierre à l’arrière-plan, le support même de la statue.
4.3. Quand il dirige toute son attention vers la pierre, il perçoit alors la pierre dans la statue, puis plus tard, il ne voit plus la statue que comme de la pierre.
4.4. L’illumination de la vérité arrive de la même façon. La raison majeure à l’opacification de la Conscience se trouve dans notre fascination et notre intérêt constant pour les objets.
4.5. Quand on dépasse cet intérêt et que l’on regarde les objets, on découvrira que ces derniers surgissent et se maintiennent dans la seule Conscience uniquement.
4.6. Quand la Conscience commence ainsi à recevoir toute l’attention qui Lui est due, Elle se révèle aussi bien dans les objets. Puis, en temps et heure, ceux-ci seront transformés en Conscience.
4.7. Réaliser la Vérité, c’est voir le monde entier et soi-même comme la seule et unique Conscience.
5. Sommeil profond, nirvikalpa samādhi et état naturel
5.1. C’est au sein de la Conscience que les objets apparaissent. Par conséquent, lorsqu’ils disparaissent, ce qui reste est cette Conscience, et non du vide.
5.2. Si cette vérité s’enracine fermement dans la pensée, le sommeil profond (délaissant sa capacité de voiler la Réalité) est changé en nirvikalpa samādhi.
5.3. Quand on comprend que les objets ne sont pas autre chose que la Conscience, on revient à notre véritable nature, notre nature immuable, située au-delà de tous les états, y compris le samādhi.
6. Le témoin du jīva
6.1. Ne peut surgir dans la mémoire que ce qui a été perçu auparavant. Le « je » incarné, c’est-à-dire celui qui perçoit, agit ou expérimente toute chose, surgit parfois lui aussi dans la mémoire. Il en découle qu’au moment où ont eu lieu cette perception, cette action ou cette expérience, le « je » incarné était alors observé par un autre principe du « je ».
6.2. Ce « je » témoin est le réel « Je ». En fixant son attention dessus et en s’y installant, on se débarrasse de l’esclavage.
7. Le « Je » en tant que lumière
7.1. La lumière présente dans la perception des objets des sens est l’ātman immuable, le Un sans un second qui réside en tout et remplit toute chose.
7.2. Pour Le voir tel qu’Il est, on doit Le dissocier des objets, ou alors considérer ces objets comme des pointeurs dirigés vers Lui.
7.3. Le « Je » doit être transféré du corps vers l’ātman. La délivrance de l’esclavage, la paix et le bonheur en découleront.
8. La pure Conscience
8.1. L’ātman est immuable, unique rasa (paix inébranlable) en qui se fondent les pensées et les sentiments. Le voir, entrer en Lui et L’instaurer en tant que « Je » chasse toutes les illusions intérieures et apporte une paix durable.
9. Le Soi
9.1. Le « Je » ne change pas ; personne n’a besoin qu’on le lui dise, car chacun le sait pertinemment.
9.2. Le « Je » persiste dans tous les états. Il est là quand il y a pensée. Il est là quand il n’y a pas pensée.
9.3. Si tel est le cas, quel argument faut-il encore pour démontrer qu’il peut être celui qui agit ou celui qui expérimente, tous deux synonymes de changement ?
9.4. Au moment où l’on fait une chose, il n’y a ni pensée ni sentiment comme quoi on est en train de la faire. Voilà une preuve supplémentaire comme quoi l’on n’est pas l’agissant.
9.5. Affirmer avoir accompli quelque chose après l’avoir fait ne peut faire de soi un agissant.
9.6. Le sentiment intense de n’être ni celui qui agit ni celui qui expérimente libère de toutes les servitudes ; et à partir de là, notre véritable nature émerge au grand jour.
10. La fausse identification du Soi et les moyens de s’en extraire
10.1. Le jīva est une combinaison de corps et d’ātma qui apparaissent comme un. Si on les sépare, le jīva ne peut subsister plus longtemps.
10.2. Le corps, le prāṇa et toutes les modifications du mental ne sont-ils pas des perceptions ? La Conscience, le Soi, est celui qui perçoit.
10.3. En oubliant ce point, ceux qui identifient le Soi au corps, au mental, etc. vivent en esclavage.
10.4. Ceux qui, grâce à la discrimination, s’extraient de cette fausse identification se libèrent et reposent en paix dans leur véritable nature.
10.5. La pensée « Je suis le corps, grossier ou subtil » est la cause de l’esclavage sous toutes ses formes. Si la pensée « Je suis la Conscience » est présente, puissante et profonde, on se libère immédiatement de tout esclavage.
10.6. En tant que tel, celui qui voit ne peut jamais être ce qui est vu, et en tant que tel, ce qui est vu ne peut jamais être celui qui voit. Si cette vérité s’enracine profondément dans le coeur, l’identification erronée avec le corps prend fin.
10.7. On peut constater dans les affaires de l’existence que les caractéristiques de l’un se surimposent souvent sur l’autre. On doit être particulièrement attentif à éviter cela.
10.8. Si une réalité est attribuée à des choses du monde objectif, souvenez-vous que vous êtes alors un être incarné. En d’autres termes, il se produit alors une identification de votre Soi avec le corps.
10.9. Gardez toujours à l’esprit que des changements comme la naissance, la croissance, la dégénérescence et la destruction sont des caractéristiques de la matière, l’objet de la Conscience.
10.10. On doit clairement comprendre que la Conscience diffère de Son objet et que, tandis que les objets varient, la Conscience, Elle, demeure constante.
10.11. La Conscience est la lumière de l’ātman, alors que les objets, eux, sont directement liés au corps. Quand la connexion au corps est tranchée, la connexion avec les objets extérieurs l’est aussi.
10.12. D’un point de vue strict, Il ne peut y avoir aucune connexion entre l’ātman et le corps. Comment pourrait-il y avoir de lien entre des choses totalement différentes par leur nature et leur substance ?
10.13. L’ātman est l’unique Réalité. Le corps est complètement irréel. De cet état de fait, il en découle là aussi qu’il ne peut exister la moindre connexion entre les deux.
10.14. Il est clair que leur rapprochement n’est qu’imagination et que celui-ci n’a plus de raison d’être quand la Vérité est connue et maintenue vivante.
10.15. Si ce désir s’associe étroitement à l’objectivable, il y a surimposition des caractéristiques de l’ātman sur le nonātman. Comment les objets qui, par définition, sont limités par le temps, pourraient-ils se retrouver à transcender le temps ?
10.16. L’ātman est le Bonheur Lui-même. C’est pour cela qu’en chaque être existe le désir du bonheur. Lorsque le bonheur est supposé provenir des objets, il y a surimposition des caractéristiques de l’un sur l’autre.
10.17. Le désir de liberté possède lui aussi ses racines dans l’ātman qui est la seule existence non conditionnée.
10.18. L’attraction, la répulsion, la peur, le chagrin, l’agitation, le sens de la dépendance, le mensonge, la paresse, la passivité et toutes autres choses semblables jaillissent de la connexion au corps.
10.19. La stabilité, l’amour, le bonheur, la paix, le courage, le sens de la liberté, la sincérité, le sens de l’existence, la vivacité, la connaissance appartiennent au royaume de l’ātman.
10.20. On doit comprendre que tout ce qui accentue la personnalité tire son origine de la connexion au corps.
10.21. Ce qui favorise l’expansion au-delà des limites du corps doit être compris comme émanant de l’ātman. Les caractéristiques doivent être distinguées de cette façon et vues dans leurs domaines respectifs.
10.22. Si l’on fait cela séance tenante, on bloque la voie à la surimposition de l’un sur l’autre.
10.23. Si toute possibilité de surimposition est éliminée de cette façon, on parvient à notre état naturel dans lequel on comprend que le monde objectif dans sa totalité n’est lui aussi rien d’autre que la Conscience.
10.24. Cette dernière vérité peut également être réalisée par une analyse stricte du monde objectif lui-même.
10.25. Les objets de la Conscience ne peuvent jamais être séparés de la Conscience Elle-même. Ils ne possèdent pas d’existence indépendante. Ils ne sont donc rien d’autre que la Conscience.
10.26. Approcher la vérité de cette façon éliminera aussi le malentendu de cette identité corps-Conscience et toute forme d’illusion intérieure. On se retrouvera alors établi en tant qu’ātman, seule et unique Réalité.
11. La Réalité telle qu’Elle est
11.1. Du fait de leur connotation négative, des mots comme « immuable » et « sans forme » ne peuvent décrire la Réalité telle qu’Elle est.
11.2. L’affirmation « l’homme n’est pas un animal » est vraie. Cela ne fait aucun doute. Mais décrit-elle une seule des vraies caractéristiques de l’homme ?
11.3. Il est impossible de montrer la Réalité telle qu’Elle est. Au mieux, les mots sont des pointeurs.
11.4. Si on l’ignore et que l’on se met à contempler ce que les mots signifient littéralement, notre expérience de la Réalité sera teintée en fonction.
11.5. Si les mots sont pris simplement comme des aides pour s’élever au-dessus des pensées, tout est à sa place.
11.6. Si la Réalité est conçue comme au-delà de toute pensée et que la contemplation est menée en fonction, les mots peuvent alors aider à conduire vers un état où toutes les pensées cessent et où l’on expérimente la Réalité.
11.7. Un doute peut monter : est-il possible de contempler quelque chose situé au-delà des pensées ? Oui, c’est possible ; la difficulté n’est qu’apparente.
11.8. Il est vrai que seul un objet de perception peut être contemplé directement. Le « Je » est toujours celui qui perçoit, jamais un objet de perception.
11.9. Comme il n’est pas un objet de perception, la contemplation directe du « Je » est hors de question. Cependant, parce qu’il est expérimenté comme notre propre Être, il devient possible de le contempler indirectement.
11.10. Ne peut-on pas le contempler sous la forme de ce qui reste, une fois qu’on a retiré tout ce qu’il y avait d’objectif dans le « je » apparent ?
11.11. Cette pensée contemplative s’arrêtera d’elle-même automatiquement à la fin ; et dans cette tranquillité, on verra notre véritable nature, resplendissante.
11.12. Ce qui se situe au-delà de toute pensée peut aussi être indirectement contemplé d’autres manières. Toutes conduiront à notre vraie nature.
11.13. Gardez toujours à l’esprit que des mots comme « Conscience », « Connaissance », « Être » ou « Bonheur » pointent tous vers le « Je ».
11.14. Accrochez-vous à une seule pensée pour dissiper toutes les autres et faites que cette pensée pointe vers votre Être.
11.15. Pensez que votre être est ce en quoi toutes les pensées se fondent, puis que la pensée unique que vous avez retenue abandonne sa forme et se fond dans l’Être.
11.16. Tout comme nous utilisons le mot « connaissance » pour désigner également la fonction de connaître, nous nous servons du mot « bonheur » pour signifier la fonction du plaisir.
11.17. C’est au coeur de l’expérience de toute chose que la connaissance et le bonheur font leur apparition, mais uniquement lorsque les fonctions respectives de connaître et d’apprécier ont cessé.
11.18. Ainsi, Connaissance et Bonheur sont notre propre Être. Armé de cette conviction, si la pensée est dirigée vers l’un des deux, alors cette pensée abandonne sa forme et se dissout.
11.19. Cette dissolution n’aura jamais lieu dans le sommeil profond, mais dans notre Être propre. Ce moyen permettra de trancher tous les noeuds du coeur.
12. L’Expérience
12.1. Dans notre expérience proprement dite, il n’y a ni pensée ni objet extérieur présent. C’est l’état dans lequel, seul, on demeure dans son Soi.
12.2. Pris à tort pour la cause de l’expérience, les objets de perception tentent les ignorants.
12.3. À strictement parler, on peut voir qu’il n’y a ni cause ni effet. Et même si on le reconnaissait, l’effet n’existerait jamais indépendamment de la cause. Chacun admet que la cause sera perceptible dans l’effet.
12.4. Mais jamais de telle cause n’apparaît dans notre expérience. Il s’ensuit donc que l’expérience n’a pas de cause.
12.5. Si elle n’a pas de cause, alors pourquoi cette course aux objets ? La seule chose nécessaire est la dissolution des pensées.
12.6. Contempler sans cesse la nature de l’expérience proprement dite provoquera cette dissolution.
12.7. La pensée intense comme quoi l’on n’est ni celui qui agit ni celui qui apprécie provoquera le même résultat.
12.8. Voir que la pensée en tant que telle est non existante ou qu’elle n’est rien d’autre que la Conscience est le meilleur moyen.
13. Le Témoin des pensées
13.1. Une analyse rigoureuse montrera que ce que l’on qualifie habituellement d’illumination d’un objet (c’est-à-dire sa perception ou sa connaissance) est en fait le mental prenant la forme d’un objet.
13.2. L’ātman est la Conscience immuable qui, sans effort et sans le moindre changement en Elle-même, perçoit ces modifications du mental.
13.3. Une simple réflexion montrera que c’est là le principe que le mot « Je » désigne.
13.4. En y demeurant, on ne voit rien d’autre pas de corps, pas de mental, pas d’organes des sens.
13.5. Rien n’est né ; il n’y a pas plus de pensée comme quoi tout a existé avant ou est en train d’exister en ce moment. La Conscience non agissante « S’apprécie » continuellement.
14. Le monde et la Conscience
14.1. Mise en contact avec le temps et l’espace (qui sont entièrement différents d’elle), l’eau peut produire une vague. Un monde ne peut pas être créé de cette manière.
14.2. Rien n’existe indépendamment de la Conscience. Comment alors un quelque chose différent et indépendant pourrait-il entrer en contact avec la Conscience pour former un monde ?
14.3. D’elle-même, l’eau ne peut jamais former de vague. Pareillement, la Conscience par Elle-même ne peut jamais former un monde.
14.4. Par conséquent, le monde n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais.
14.5. Ce qui existe réellement est la Conscience, et Elle seule. La Conscience est le Bonheur Lui-même. L’ātman, désigné par le mot « Je », est aussi Cela.
15. Rien ne change
15.1. Il est clair qu’une chose déterminée ne peut jamais se transformer en une autre sans que son svarūpa soit détruit. Si son svarūpa est détruit, la chose peut-elle subsister ? À moins qu’elle ne subsiste, comment peut-on dire qu’elle s’est transformée en autre chose, dès lors que son identité a été perdue et qu’il n’y a rien qui la relie à la nouvelle chose ?
15.2. Ainsi une chose ne peut jamais subir de changement. Il n’y a ni naissance ni mort — les deux ne sont-ils pas des changements ?
15.3. Celui qui, de manière similaire et par une enquête approfondie sur la nature des choses, découvre cette vérité et y demeure, celui-ci est la grande âme qui est parvenue à son objectif et qui a connu la seule chose qu’il y avait à connaître. Il reste à jamais dans le contentement.
16. Jñāni
16.1. Je suis cette Conscience qui reste, après avoir retiré de Moi toute chose objective.
16.2. Je n’ai pas de corps, pas d’énergie vitale (prāṇa), pas de perceptions, pas de pensées ni de désirs ; je me situe au-dessus de l’attraction et de la répulsion, du plaisir et de la peine, de la peur et de l’illusion.
16.3. Je suis la pure Conscience. Sachant que chaque objet, où qu’il soit, Me rend témoignage, Je Me réjouis partout en toute chose.
17. Le vrai « Je »
17.1. Dans le sommeil profond et à chaque fois qu’un désir est accompli, Moi seul, Je resplendis sous la forme d’un bonheur et d’une paix stables. Je suis le principe primordial qui est lui-même sat-cit-ānanda. Je suis Cela qui transcende tout.
17.2. Juste avant et juste après chaque pensée et chaque sentiment, Je resplendis de Moi-même dans Ma propre gloire. C’est en Moi que pensées et sentiments s’élèvent et retombent. Je suis leur Témoin immuable.
17.3. Je suis la Lumière de la Conscience dans toutes les pensées et toutes les perceptions, et la Lumière de l’Amour dans tous les sentiments. Je n’ai pas de naissance ni de mort ; il n’y a pas ni souffrance ni illusion intérieure en Moi. Je transcende esclavage et libération.
17.4. Le monde qui émerge dans la pensée et qui croît par la pensée est lui aussi de la pensée. La pensée n’est pas autre chose que la Conscience, et la Conscience est mon Être. Par conséquent, le monde dans sa totalité est la Conscience, c’est-à-dire Moi-même. Je suis parfait et indivisible.
17.5. Je n’ai pas de sens du « à moi », pas d’attachement, pas d’égoïsme. Je suis éternel, non agissant, toute pureté, autodépendant et autolumineux. Sans attributs, immuable et non conditionné, Je suis la demeure de l’Amour, le un sans un second, immaculé et paisible à tout jamais.
18. Les pensées et les objets
18.1. L’attribution d’une réalité aux choses qui surgissent dans les pensées est la cause de tout esclavage.
18.2. La forme ne peut exister qu’en tant qu’objet de la vision et jamais indépendamment d’elle. Cette règle s’applique à tous les objets des sens.
18.3. Les objets n’ont aucune connexion entre eux — leur connexion est toujours uniquement avec la pensée.
18.4. Un objet ne peut exister, pas même un seul instant, sans qu’il soit connu par la pensée. Si la pensée change, l’objet aussi.
18.5. Ainsi, les deux sont inséparables, et pourtant un. La vérité (qui est Une seule chose) est maintenue divisée par de simples mots.
18.6. Par conséquent, même le fait de soutenir qu’une chose apparaît dans la pensée revient simplement à une illusion interne. Il n’y a que la pensée, et le contenu de la pensée est Conscience.
18.7. Si cette vérité est maintenue vivante en permanence, la pensée disparaîtra rapidement et la Conscience régnera. Puis viendra la libération de tout esclavage.
19. Les deux aspects de la Conscience
19.1. Samvit (la Conscience) possède deux aspects : conditionné et non conditionné. Le premier éclaire les objets de la Conscience et le second est Pure Conscience.
19.2. Les objets des sens tels que le son, le toucher, l’odeur, etc. ne sont que de simples formes-pensées. Donc, à strictement parler, seules les pensées sont les objets de la Conscience.
19.3. Celui qui, malgré une discrimination et une analyse précises, ne parvient pas à atteindre l’aspect non conditionné tirera profit de demeurer dans le conditionné. Le moment venu, il arrivera au non conditionné, s’il ne se contente pas du conditionné.
19.4. En observant attentivement, on peut voir que chaque pensée apparaît et disparaît dans la seule pure Conscience.
19.5. Ce qui n’est pas la Conscience est de la forme-pensée. La Pure Conscience ne peut jamais en être le témoin.
19.6. Ce n’est pas un argument de dire que la mémoire — elle-même une forme-pensée — demeure inchangée, regardant toutes les pensées qui se succèdent.
19.7. C’est une expérience commune que lorsqu’il y a d’autres pensées, la mémoire n’est pas là avec elles. Comment la mémoire pourrait-elle alors faire revenir des pensées passées ?
19.8. Si elle ne le peut pas, elle n’est pas la mémoire. Donc « mémoire » est un mot dépourvu de sens.
19.9. On ne peut qu’admettre que c’est toujours la mémoire qui convoque les pensées du passé.
19.10. Si ce que l’on nomme mémoire est non existant, il s’ensuit que les pensées aussi sont non existantes.
19.11. Il n’y a pas de témoin pour prouver leur existence.
19.12. Si la mémoire est non existante, il s’ensuit que les autres pensées sont non existantes également puisqu’il n’y a pas de témoin pour attester de leur existence.
19.13. Par conséquent, on peut clairement comprendre que ce qui apparaissait conditionné est aussi de la pure Conscience non conditionnée.
20. Celui qui voit et ce qui est vu
20.1. Si l’on regarde à travers l’organe grossier de l’oeil, des formes grossières apparaissent, et seulement elles. La même relation existe entre les autres organes grossiers et leurs objets.
20.2. Laissant de côté les organes physiques, si l’on regarde à travers l’organe sensoriel subtil qu’est le mental, des formes subtiles apparaissent.
20.3. En regardant à travers la pure Conscience sans attributs, on ne voit que la Conscience et rien d’autre.
20.4. Cette expérience montre que le monde objectif apparaîtra toujours en parfait accord avec le point de vue adopté par le sujet.
20.5. Par conséquent, ce n’est pas le monde objectif qui présente des obstacles à notre progrès spirituel, mais le point de vue erroné que l’on a choisi.
20.6. Si ce dernier est rejeté, l’illumination spirituelle s’ensuit. Pour abandonner ce point de vue, il faut impérativement du courage, une attention unidirectionnelle et une dévotion du coeur.
20.7. Un examen critique du monde objectif conduira au même résultat.
20.8. Parvenir à la conclusion comme quoi ce monde apparemment solide est une simple pensée ne résout pas tout le problème. Cela ne peut donner entière satisfaction, car le monde des pensées demeure.
20.9. L’examen n’a pas donné satisfaction parce qu’il a été dirigé à partir du niveau de la buddhi (l’intellect) qui lui est resté inexpliqué.
20.10. La buddhi est également quelque chose de perçu. N’est-on pas soi-même (la Conscience) celui qui réellement perçoit ? Pour examiner les pensées, on doit s’installer dans la Conscience qui perçoit.
20.11. Quand on voit que le contenu de la pensée n’est rien d’autre que la Conscience, la pensée s’évanouit et la Conscience reste.
20.12. Quand, par erreur, on suppose la Conscience conditionnée par le temps, Celle-ci apparaît sous forme de pensée. En réalité, Elle n’est pas conditionnée de la sorte.
20.13. Le temps n’est-il pas lui-même une pensée ? En ce cas, comment l’émergence d’une pensée pourrait-elle être attribuée au conditionnement de la Conscience par le temps ?
20.14. En conséquence, à strictement parler, il n’y a pas de pensée. Il n’y a que la Conscience. L’idée de temps est une simple surimposition due à l’illusion intérieure.
20.15. Seul celui qui, sans discuter, maintient un point de vue de témoin désintéressé et qui examine les choses calmement, d’un oeil critique et sans ciller, peut réaliser cette Vérité absolue.
20.16. Dans l’état de veille, on devient conscient de l’irréalité des objets du rêve.
20.17. Si un homme vu en rêve était irréel, son mental également doit être tout aussi irréel.
20.18. Ses pensées, sa vision, son écoute, etc. seront également irréelles.
20.19. De la même manière, le sujet de l’état de rêve, qui lui aussi est un produit du rêve, ne peut qu’être irréel.
20.20. Le corps de l’état de rêve est différent de celui de l’état de veille. Alors que le premier est actif, le second reste dans un état passif.
20.21. Pareillement, les pensées et les perceptions du sujet du rêve ne peuvent être celles du sujet éveillé.
20.22. Les pensées et les perceptions du premier sont irréelles, puisqu’elles sont les productions du rêve.
20.23. La question se pose : « Qui a rêvé ? » La réponse correcte est que personne n’a rêvé et qu’il n’y a jamais eu d’état de rêve.
20.24. Si on examine l’état de veille de cette manière, on découvrira qu’il est lui aussi non existant.
20.25. Alors, on récupère sa véritable nature et l’on devient en permanence établi en tant que pure Conscience.
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Covid certificate
To comply with the current Italian socio-sanitary rules for public events and gatherings, you will be kindly requested to show a valid EU Covid certificate (known as “Green Pass” in Italy) if you are a European citizen, or an equivalent certificate showing any of the following:
PLEASE NOTE: Showing a negative Covid test is not required nor requested, only the Covid certificate (“pass”) will allow participation in the Retreat.
The certificate can be either printed or shown on your mobile, and should be in any of the following languages:
Please, kindly show your certificate during registration at your accommodation venue on the 7th of January in the afternoon from 4:00 to 6:30 p.m.
Use of masks
The use of face masks is mandatory in all indoor spaces except during meals.
Social distancing
You are kindly requested to maintain a safe distance from other participants at all times.
Hand sanitizing
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Thank you so much for your cooperation!
The Ajatananda Ashram Team
Ces Satsangs sont coordonnés par l’équipe de l’Ashram et ‘Les Amis d’Ajatananda Ashram’, en partenariat avec Eveil Conscience, et se dérouleront en français, avec une traduction simultanée en anglais. Vous pourrez donc écouter et voir Swamiji en plein écran et suivre son enseignement qui sera basé sur un texte de la tradition Advaita et suivi, comme dans chaque Satsang, d’une session de questions-réponses.
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Pour soutenir l’enseignement de Swamiji et l’Ajatananda Ashram, nous conserverons le principe de la donation consciente. Si vous le souhaitez, vous pourrez faire votre donation au moment de votre inscription.
Le lien Zoom, les infos complémentaires pour la réunion et le texte qui sera commenté par Swamiji vous seront envoyés la veille de l’événement. Nous vous suggérons d’imprimer le texte ou de l’afficher sur un appareil supplémentaire pendant les Satsangs.
Nous vous invitons à garder votre caméra activée et à afficher vos nom et prénom comme nom d’utilisateur ainsi que votre pays pendant la durée de chaque Satsang en signe de pleine participation. À ce sujet, vous pouvez lire ici nos recommandations complémentaires.
Par ailleurs, s’il vous est impossible d’assister au Satsang en raison de vos obligations professionnelles ou de différence de fuseaux horaires n’hésitez pas à nous contacter en suivant ce lien. Nous ferons de notre mieux pour vous proposer une alternative.
Informations sur le formulaire de donation
Une fois arrivé sur le formulaire, intitulé ‘Donation à l’association Les Amis d’Ajatananda Ashram pour soutenir l’Ashram‘, vous allez pouvoir choisir :
Du fait de l’intégration à la plateforme de paiement sécurisée Stripe, nous vous encourageons à utiliser de préférence cette méthode.
De même, grâce à Stripe, cette méthode est tout à fait utilisable mais les frais PayPal sont de 1,4% + 0,25 €
Vous pourrez nous adresser un chèque ou un virement (aucun frais pour les virements dans la zone SEPA) du montant choisi, à l’ordre de : Association Les Amis d’Ajatananda Ashram. Votre don sera indiqué comme ‘pending’ (= ‘en attente’), jusqu’à ce que nous ayons reçu chèque ou virement.
Virement international – Merci de préciser à votre banque : “frais pris en charge par l’émetteur ” !